Site du Contrôleur Général des Lieux de Privation de Liberté

Rapport de visite du pôle de psychiatrie du centre hospitalier Ferdinand Grall à Landerneau (Finistère)

Rapport de visite du centre hospitalier de Landerneau (Finistère)

Observations du ministère de la santé – Centre hospitalier de Landerneau

 

SYNTHESE

En application de la loi du 30 octobre 2007 qui a institué le Contrôleur général des lieux de privation de liberté, trois contrôleurs ont effectué une visite du centre hospitalier de Landerneau (Finistère) du 26 au 30 octobre 2015.

Le rapport de constat portant sur cette visite a été adressé au centre hospitalier le 13 avril 2016 ; les observations de la directrice ont été intégrées dans le présent rapport.

Le centre hospitalier de Landerneau « Ferdinand Grall » dessert un secteur à caractère rural, peuplé de 73 815 habitants en octobre 2014, et compte 180 lits et 24 places en ambulatoire sur trois pôles dont un pôle « psychiatrie ».

Les activités de soins psychiatriques sont dispensées dans différents sites dont, au sein de l’hôpital de Landerneau, le bâtiment « Kipfer » qui compte une unité d’hospitalisation complète (quarante-sept lits) et d’hospitalisation de nuit (quatre lits) et unité d’hospitalisation de jour (cinq places). L’accès aux soins est organisé par les permanences des trois centres médico- psychologiques (CMP) dont celui de Landerneau qui est ouvert sept jours sur sept. Le projet thérapeutique est inspiré du mouvement de la psychothérapie institutionnelle.

L’effectif théorique du pôle psychiatrie est de 3,8 équivalents temps plein (ETP) de médecin et de 98,5 ETP non médical. L’effectif est apparu aux contrôleurs adapté à l’activité. Le taux d’occupation de l’hospitalisation à temps complet témoigne d’une pression certaine.

Dans un contexte d’isolement géographique et de difficultés de recrutement médical, le centre hospitalier Ferdinand Grall de Landerneau s’inscrit dans une réelle dynamique partenariale. Les contrôleurs ont pu apprécier l’importance des collaborations au sein du pôle ainsi que les articulations étroites entre les différents métiers présents à l’extérieur autant qu’à l’intérieur du pôle au service du soin, de la socialisation et de l’accompagnement des patients.

Le choix délibéré de maintenir les unités ouvertes en réussissant à faire participer les patients à des activités variées et nombreuses, dans un dialogue soignants-soignés continu et recherché, intégrant les ASH parmi les soignants, est structurant au regard du droit pour les patients d’aller et venir librement, comme l’interdiction de recours au port du pyjama ou à des chambres d’isolement qui d’ailleurs n’existent pas.

Les contrôleurs ont pu constater le dynamisme et l’engagement de toute une équipe, active pour préserver la dignité des patients et rechercher leur autonomisation et leur socialisation au travers de clubs et d’une démarche thérapeutique qui contribue à prévenir l’isolement. L’offre de nombreuses activités quotidiennes, variées, au sein du service comme à l’extérieur est originale et remarquable.

En contrepoint de cette prise en charge dynamique, l’hôpital connaît principalement deux faiblesses.

Les conditions d’hébergement demeurent insatisfaisantes. En effet, le nombre important de chambres à deux ou trois lits engendre des désagréments pour les patients en termes de promiscuité et de manque d’intimité. L’équipement des chambres et des salles de bains ainsi que la maintenance des locaux mérite un effort accentué. Il est également nécessaire que les conditions d’accueil des visiteurs soient aménagées afin de favoriser le nombre de visites et en préservant leur confidentialité.

Les conditions d’information des patients semblent insuffisamment maîtrisées : certaines informations ne sont pas complètement à jour, les modalités de répartition entre les divers documents ne sont pas précises et les conditions de leur remise aux patients ne sont pas formalisées.