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Rapport de la deuxième visite du centre pénitentiaire de Baie-Mahault (Guadeloupe)

Rapport de la deuxième visite du centre pénitentaire de Baie-Mahaut (Guadeloupe)

Observations du ministère de la justice – CP de Baie-Mahault (2e visite)

Le rapport de visite a été communiqué, conformément à la loi du 30 octobre 2007, aux ministères de la justice et de la santé auxquels un délai de huit semaines a été fixé pour produire leurs observations. A la date de publication de ce rapport, aucune observation n’a été produite par le ministère de la santé.

 

SYNTHESE

Le centre pénitentiaire de Baie-Mahault regroupe une « maison d’arrêt hommes », un « quartier femmes », un « quartier mineurs », un « centre de détention hommes » et un « quartier de semi-liberté » ; il gère également des placements sous surveillance électronique. Il dispose d’un service médico-psychologique régional.

Au moment de la visite des contrôleurs, la population pénale représentait 717 personnes. La maison d’arrêt des hommes accueillait 418 personnes, soit une surpopulation de 45,1 % ; 130 personnes dormaient sur des matelas posés à même le sol.

L’effectif du centre est de 266 personnes dont le personnel chargé de la surveillance représente 172 hommes et 44 femmes.

A l’issue de la première visite, en 2010, un certain nombre de remarques avaient été adressées au garde des sceaux ; seules, environ 25 % seulement des recommandations formulées ont donné lieu à des évolutions effectives.

Cet établissement est marqué par la violence, dès le placement au quartier des arrivants, exacerbée par une surpopulation telle que près de la moitié des occupants du quartier de la maison d’arrêt dorment sur des matelas au sol. En dépit d’un professionnalisme excellent, le personnel pénitentiaire peine à gérer cette situation, notamment du fait d’un effectif insuffisant. Cette violence en arrive à terroriser des personnes détenues qui n’osent plus sortir de leurs cellules.

Les relations difficiles au sein de l’unité sanitaire entre les équipes somatique et psychiatrique ne favorisent pas la qualité des soins. La dignité des personnes n’est pas respectée lors des extractions médicales.

En dépit de l’absence de financement par le conseil départemental de l’accès au droit, le point d’accès au droit est très actif grâce à la participation de multiples intervenants.

La désorganisation du greffe et le retard voire l’absence de réponse du SPIP aux requêtes des personnes détenues a des répercussions sur le déroulement et l’aménagement des peines, déjà rendus difficiles par le contexte local, et sur la préparation de leur sortie.

Aucune formation professionnelle n’est proposée et l’offre de travail pénitentiaire représente à peine un huitième de la population carcérale.